St Jacques de Compostelle

Le Caminho Português constitue la principale voie du pèlerinage de Santiago au Portugal. Il s’étend sur 600 kilomètres de Lisbonne au Sud (Portugal) à Santiago au Nord (Espagne), et est le deuxième chemin le plus emprunté parmi l’immense réseau des itinéraires de Compostelle. J’ai entrepris de marcher jusqu’à Lisbonne depuis Santiago, après l’avoir atteint par la Voie de Tours en France et le Camino Francés en Espagne. Ma démarche ne s’inscrivait donc plus dans le pèlerinage de St Jacques de Compostelle à proprement parler, puisque je m’en éloignais maintenant vers le Sud, mais mon projet consistait avant tout à utiliser ces chemins pour voyager à pied en Europe, que ce soit dans un sens ou dans l’autre. Sur le plan religieux il faut toutefois mentionner que j’ai ainsi complété le pèlerinage de Fátima au Portugal, quatrième lieu de pèlerinage catholique au monde, qui se situe pratiquement sur l’itinéraire officiel du chemin de Compostelle, et qui possède son propre réseau de chemins, bien que d’une ampleur très inférieure à celui des chemins de St Jacques. Si vous cherchez des informations à propos du Caminho, vous vous heurterez à de nombreux avis très divergents, et j’avoue que moi-même je ne savais pas réellement à quoi m’attendre en quittant Santiago. Certains vous diront (véridique) que 90% de la marche s’effectue sur des routes dangereuses et que les Portugais sont des fanatiques religieux, alors que d’autres vous diront que ce chemin est charmant, regorge de paysages naturels, et que les Portugais sont les personnes les plus accueillantes au monde. Je suis donc parti par une journée pluvieuse de novembre, le cœur ouvert à toute éventualité, et c’est une expérience de voyage sincère et spontanée que je vous propose ici, à la découverte du Portugal et de ses habitants.

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Itinéraire du Caminho Português

I. Des lieux

Un itinéraire contrasté

Tout d’abord il est important de préciser que le Caminho Português n’est pas un chemin exclusivement portugais, à l’inverse des chemins de Compostelle français par exemple, puisqu’au Nord il s’étend en Galice espagnole sur plus de 100 kilomètres. Bien que d’une distance moindre, cette étape n’est pas à négliger car le passage de la frontière représente un événement important lorsque l’on réalise cet itinéraire de bout en bout. Pour la majorité cela signifie l’approche du but ultime de Santiago, et pour moi qui me dirigeait vers le Sud, cela signifiait que je rentrais dans le vif du sujet : le Portugal. À cause de cette coupure la partie en Espagne m’a paru bien plus longue qu’elle ne l’était réellement, et m’a marqué comme une randonnée à part entière, détachée du reste du Caminho Português. Cette partie espagnole, bien que très aménagée, laisse une impression agréable grâce à l’harmonie que permet cette urbanisation éparpillée, du fait de l’architecture traditionnelle des villages, de l’agriculture douce qui y est pratiquée, et de la culture galicienne dont l’authenticité des cornemuses résonne comme un signe de respect pour les valeurs de la terre. Cet environnement se prolonge au Portugal après la traversée du fleuve Minho qui marque la frontière, avec sur sa rive nord la ville espagnole de Tui, et sur sa rive sud la ville portugaise de Valença. Le chemin conserve son atmosphère insouciante jusqu’à Porto, rythmé par la traversée de villes et de villages typiques qui permettent de se familiariser avec l’ambiance colorée et joyeuse du Portugal, mais également par des zones de nature parfois très vallonnées, recouvertes de forêts de pins et d’eucalyptus où il fait bon marcher. Compte tenu de la distance relativement courte qui sépare Porto de Santiago, et de l’attrait que représente cette partie du chemin, nombreux.ses sont ceux et celles à faire le choix de ne réaliser que la section Nord du Caminho. Par ailleurs je tiens à faire remarquer qu’il existe également un chemin côtier au Nord de Porto, qui rejoint l’itinéraire principal à Redondela.

Entre Porto et Coimbra le trail change radicalement de physionomie et, malgré quelques passages subsistant en forêt, il suit presqu’intégralement des axes urbains sans le moindre intérêt, avec des marches sur route systématiques qui s’avèrent parfois très dangereuses. Étant donné que j’ai essuyé sur cette étape une tempête qui a rendu ma marche extrêmement difficile, mon avis n’est néanmoins pas complètement objectif, car dans une certaine mesure le très mauvais souvenir que j’en garde est également lié à ces conditions. Quoi qu’il en soit, j’ai retrouvé après Coimbra un véritable plaisir de randonnée en découvrant une campagne portugaise reculée et bucolique, où les exploitations traditionnelles d’oliviers alternent avec des montagnes recouvertes de pins, dans les vallées desquelles résonnent les cloches des troupeaux de brebis. Les villages, très pauvres, semblent figés depuis un siècle, et la beauté surannée de cette vie simple rappelle le contexte des apparitions de Fátima où l’itinéraire nous emmène. Enfin, le chemin descend vers le Tage, plus grand fleuve de la Péninsule Ibérique qui relie les deux sœurs défiantes Madrid et Lisbonne, pour le longer de près ou de loin à travers des campagnes recouvertes de grands champs, et finalement atteindre la gigantesque banlieue de Lisbonne. Dans un dernier soubresaut le Caminho s’en écarte alors, pour plonger définitivement dans le cœur de la mégalopole culturelle et artistique qu’est la capitale du Portugal.

Bien que le Nord de l’itinéraire soit très urbanisé, de nombreux passages se déroulent également au milieu de la nature

Des villes emblématiques

L’itinéraire de ce Caminho Português central est très intéressant, car il permet de véritablement découvrir ce qui constitue le cœur de l’identité portugaise à travers les plus grandes villes du pays, Porto, Coimbra et Lisbonne, qui abritent le principe de la dynamique culturelle et économique nationale. Étant donné que le Portugal est un pays de taille relativement modeste qui se rassemble autour d’une fierté nationale très forte, en entretenant cette unité par des symboles populaires comme l’équipe de football, la gastronomie, ou encore la beauté du patrimoine naturel et humain, le Caminho Português offre l’opportunité unique d’apprendre à connaître ce pays dans l’entièreté de son identité nationale. Je ne parle pas là d’une liste catégorique de lieux et d’attractions qu’il faudrait absolument visiter pour tout connaître du Portugal. Bien au contraire, la marche permet de prendre son temps afin de s’imprégner de l’atmosphère d’un lieu, de sa culture, et de son histoire. Bien qu’une multitude d’endroits fabuleux demeurent en dehors du Caminho, notamment les trésors naturels des régions plus sauvages, tous ces lieux traversés constituent un tout très cohérent dans sa variété, et plus particulièrement lorsque l’on parle des villes. Grâce à toutes ces découvertes, et malgré la barrière de la langue, je me suis senti sur ce chemin extrêmement proche du peuple portugais, car j’avais désormais tous les outils pour comprendre la culture dont il aime se targuer.

  • Tout d’abord les villes et les villages du Nord comme Valença, Ponte de Lima ou Barcelos, dont l’architecture très marquée arbore fièrement des murs entiers d’azulejos aux couleurs débordantes.
  • Puis la somptueuse Porto, dressée fièrement sur une colline d’où elle surplombe le fleuve Douro. À l’instar de Coimbra et de Lisbonne, s’y mêlent gracieusement la grande histoire dont les témoignages les plus précieux se visitent partout dans la ville, et la culture portugaise intime, qui se révèle aux cinq sens dans le dédale des ruelles colorées et dans l’animation du quartier de la Ribeira, où il fait bon déguster les spécialités locales comme la Francesinha. À cause de l’affluence touristique que Porto et Lisbonne attirent, il peut être néanmoins judicieux d’éviter de s’y rendre au plus fort de l’été.
  • Là où Porto a décidé d’édifier sa cathédrale, au pinacle de la ville, Coimbra y a placé son université. En gravissant la colline pour pénétrer dans le centre historique, on croirait voir un château dans ces bâtiments majestueux. Cette université exceptionnelle constitue non seulement le centre historique et culturel de la ville, abritant un héritage très riche avec notamment la fascinante bibliothèque Joanina, mais représente également le centre vivant du savoir et de l’enseignement au Portugal, où depuis des générations des millions de Portugais ont effectué leurs études.
  • À l’approche de Fátima l’architecture exubérante laisse place à de petites maisons blanches, dont la beauté authentique rappelle celle des mœurs de leurs habitants, qui y vivent très simplement. Le dépouillement superbe et le silence fervent de Fátima semblent s’être répandus dans la terre alentour. Il est à noter que ce haut lieu de pèlerinage ne se situe pas exactement sur l’itinéraire historique Compostelle, qui passe un peu plus à l’Est par la ville de Tomar. Étant donné que le réseau de sentiers est très dense dans cette région, et permet toujours de se reconnecter à l’itinéraire principal, on peut choisir indépendamment telle ou telle option. Pour ma part, je conseillerais de ne pas couper la poire en deux, et de se rendre à la fois à Tomar et à Fátima, dans un ordre ou dans un autre, puisqu’il existe un agréable chemin reliant directement les deux villes. Tomar abrite un château de l’Ordre des Templiers avec un couvent splendide, classé au patrimoine mondial de l’Unesco, et qui à lui seul mérite amplement que l’on fasse le détour.
  • Enfin Lisbonne, à la fois immense et chaleureuse, constitue une expérience hors du commun, qui ne peut que forcer le voyageur à s’y arrêter quelques jours pour découvrir les trésors d’histoire, de culture, et d’art qu’elle recèle. Ne serait-ce que pour déambuler à la nuit tombée dans les rues tortueuses du quartier de l’Alfama, en se laissant guider par le chant bouleversant du fado.
Vue sur les quais du Douro, à Porto, qui s’animent dès le soir tombé pour devenir l’un des lieux les plus vivants de la ville

II. L’Homme au centre de la marche

Une marche solitaire

Après avoir quitté l’effervescence de Santiago et du Camino Francés par lequel j’y suis arrivé, et sur lequel il est presque impossible de marcher une journée sans rencontrer d’autres pèlerins, le Caminho Português m’a semblé extrêmement vide. Déjà lorsque j’avais suivi la Voie de Tours en France, je n’avais rencontré que très peu d’autres pèlerins, et l’arrivée à St Jean Pied de Port m’avait fait l’effet d’une plongée dans une foule agitée. J’ai donc dû envisager la marche au Portugal comme un retour à cet état de solitude, accentué par le fait que je n’étais pas ici comme en France entouré de personnes parlant ma langue et partageant ma culture. Étant donné qu’un pèlerinage n’a véritablement de sens que pour atteindre son objectif, et donc dans une seule direction, il est plutôt rare de rencontrer des marcheurs s’éloignant de Santiago, sur quelque chemin que ce soit. Rares sont ceux motivés par des raisons religieuses ou sportives à effectuer le retour, la vuelta en espagnol, pour rentrer chez eux à pied. Par ailleurs la difficulté liée au contraintes matérielles que représente une marche dans la direction opposée, notamment au niveau du balisage, décourage souvent les originaux qui souhaiteraient remonter à contre-courant. Pour ma part je n’ai pas rencontré de grosse difficulté en matière de navigation, grâce à l’utilisation d’un GPS, et surtout grâce au marquage du pèlerinage de Fátima qui empreinte le même chemin que celui de Santiago, mais en sens inverse (pour plus de précisions voir ci-dessous la rubrique « Conseils pratiques »). Ainsi j’espérais rencontrer également ne serait-ce qu’une poignée d’autres pèlerins se rendant à Fátima, ou rentrant de Santiago, mais sur la totalité des 600 kilomètres parcourus je n’ai vu personne marcher vers le Sud. J’ai néanmoins croisé plusieurs groupes de pèlerins au Nord de Porto, et à quelques reprises au Sud, mais très rarement. Il est à noter que les marcheurs au départ de Porto constituent la majorité des pèlerins sur le Caminho Português, fait compréhensible étant donné que cette partie est sans doute la plus intéressante et la mieux aménagée, avec de nombreux refuges et services adaptés. Cependant, si vous cherchez à vivre une expérience plus intime, tant pour soi que pour découvrir le Portugal, je ne peux que vous inciter à également faire la partie Sud de cet itinéraire. Bien sûr, le peu de pèlerins que j’ai rencontré est également lié à la saison tardive pendant laquelle je me suis lancé dans cette aventure, c’est-à-dire en novembre, ce qui m’a valu d’affronter à plusieurs reprises la météo exécrable provenant de l’océan Atlantique que l’itinéraire longe de loin. En plein cœur de l’été la fréquentation est probablement tout autre.

Cependant je ne regrette absolument pas cette solitude et ces difficultés, qui m’ont permis d’expérimenter mes propres limites et de m’offrir un temps de recul et de réflexion personnel. Dans pareil cas, lorsque l’on se retrouve face à soi-même, les décisions que l’on prend impliquent toujours sa propre responsabilité, et la peur de l’inconnu s’efface au fur et à mesure que l’on apprend à se connaître. Le moteur de notre bonheur ne se trouve plus déchargé sur les autres, mais nous renvoie à nous-mêmes et à la façon dont on interagit avec l’environnement dans lequel, à force d’introspection, la pensée et le corps trouvent paisiblement leur place. De plus, tout comme ce que j’avais constaté sur la Voie de Tours, les rencontres que l’on fait sur un chemin si peu fréquenté se révèlent souvent extrêmement enrichissantes, et cela incite d’autant plus à aller vers les autres, en franchissant les obstacles liés à la langue et à la culture. Ce phénomène, allié à la richesse culturelle si dense de ce Caminho, m’a ainsi permis de me rapprocher des Portugais en apprenant à les connaître et à les apprécier.

Levé à l’aube pour traverser le fleuve Minho, qui marque la frontière entre l’Espagne et le Portugal

Les Portugais

Si les Portugais ressentent une telle fierté nationale, c’est avant tout qu’ils partagent le sentiment d’appartenir à une nation unie dont l’identité est entretenue, au-delà même de toute considération matérielle, par des valeurs et un état d’esprit communs. Le fado, chant traditionnel accompagné de guitare, exprime souvent cet état d’esprit appelé saudade, qui se traduit à la fois sur le plan personnel par une forte mélancolie, et sur le plan populaire par une nostalgie qui appelle à la fois le voyage et le retour au pays. Je ne peux que vous encourager à aller écouter du fado, que ce soit à Coimbra où il est traditionnellement pratiqué par les hommes, ou à Lisbonne, où se trouve le Musée du Fado. Quiconque a la chance d’écouter cette musique dans une ambiance propice ne pourra pas rester indifférent bien longtemps à l’émotion typiquement portugaise qu’elle dégage. C’est à la lumière de cette mentalité que toute la culture portugaise s’offre à la compréhension de l’étranger, et comprendre une telle force amène à l’aimer. Comprendre ce peuple d’émigrants, qui dès la première heure a colonisé l’Amérique, ce peuple de grands bâtisseurs qui s’épuise à la tâche, tant pour construire des cathédrales que les humbles maisons qui permettront d’abriter leur famille, ce peuple de scientifiques, d’artistes et de poètes.

La foi chrétienne joue également un très grand rôle dans la société portugaise, et bien que les plus jeunes générations se révèlent moins pieuses que leurs aîné.e.s, on ressent quotidiennement cette ferveur religieuse. C’est à Fátima que l’on comprend le mieux l’ampleur de cette foi collective. C’est là qu’en 1917 la Vierge Marie est apparue à 6 reprises à de jeunes bergers, et où a été dressé un sanctuaire de première importance, qui constitue à la fois le centre de la dévotion au Portugal, et à la fois une fierté nationale immense qui rayonne sur l’ensemble du monde chrétien. Alors que j’étais en chemin vers ce lieu il m’est arrivé à plusieurs reprise d’être interpellé dans la rue pour me demander si j’étais un pèlerin, et me congratuler chaleureusement.

J’avoue n’avoir réussi à entretenir que très rarement une discussion soutenue avec des locaux, étant donné que je ne parle malheureusement pas portugais, et que les Portugais ne parlent pas anglais, espagnol ou français autant qu’on voudrait bien le croire, ou le faire croire. Il peut notamment s’avérer très difficile de communiquer en dehors des circuits touristiques traditionnels. Cependant la bonne humeur et la cordialité des locaux permet toujours de trouver une solution avec simplicité et ingénuité. Bien qu’ils vivent parfois dans un grand dénuement, en particulier dans les campagnes, une main m’a toujours été tendue d’une manière ou d’une autre. L’héritage patrimonial que permet de découvrir le Caminho Português est d’une telle richesse qu’il constitue bien sûr un attrait important, mais le meilleur souvenir qu’il me reste de cette marche est le témoignage vivant du peuple portugais, qui m’a soutenu face aux difficultés, m’a apporté sa joie et sa force.

Le sanctuaire de Fátima, centre de la foi chrétienne au Portugal, et bannière religieuse de tout un peuple

III. Conseils pratiques

Où dormir ?

  • Tout comme sur le Camino Francés, la solution la plus répandue consiste à utiliser les services proposés par les gîtes pour pèlerins, ou albergues, qu’ils soient privés ou publiques. Les prix sont en général très abordables, entre 5 et 10 euros pour les moins chers. Cependant, bien que ce réseau soit amplement développé au nord de Porto et plus particulièrement en Espagne, au Sud il se trouve insuffisant pour dormir toutes les nuits en albergue, et les pèlerins ne possédant pas de tente se voient donc contraints de trouver d’autres solutions.
  • Compte tenu de l’accueil enthousiaste des locaux, il est tout à fait possible de trouver à dormir en profitant de l’hospitalité des habitants ou de l’aide des communes. Par exemple, bien que je ne l’ai pas vérifié par moi-même, il est répandu sur le Caminho que les pompiers (bombeiros) hébergent les pèlerins dans leurs locaux. D’après les témoignages que j’ai entendu il semblerait que bien que cette tradition ne soit pas respectée de façon aussi systématique qu’auparavant, cela fonctionne souvent. Si vous ne savez pas où dormir, demandez, et on vous donnera.
  • Il est bien sûr possible de suppléer à ce manque d’albergues en dormant en hôtel ou en auberge de jeunesse, dont les prix sont très corrects comparés à ce que l’on connaît en France. Cependant cette solution nécessite d’arriver dans une ville suffisamment grande, en particulier pour les auberges de jeunesse. Néanmoins, je ne peux que vous inviter à tenter l’expérience dans les grandes villes, où pour une dizaine d’euros il est possible de loger en plein centre dans des auberges de jeunesse chaleureuses, bien entretenues, et pleines de charme.
  • Il est également possible de dormir en tente, option que j’ai personnellement privilégiée. Il existe de nombreux campings, dont les prix sont très abordables mais qui sont pour la plupart fermés pendant la saison hivernale. Le camping sauvage ne pose absolument aucun problème, tant qu’il est pratiqué dans le respect du voisinage, de la propriété privée, et de l’environnement. Étant donné que les services proposés aux pèlerins ne sont pas très répandus, le camping est une bonne solution, qui permet à la fois de vivre une expérience plus proche de la nature, de réaliser d’importantes économies, et d’organiser complètement ses étapes en choisissant leur longueur et le lieu où l’on dort.
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Dans les rues de Santarém, non loin de Lisbonne, illuminées tant par le soleil que par les murs recouverts d’azulejos

Comment manger ?

Bonne nouvelle : que l’on se tourne plutôt vers les restaurants et les bars ou vers les supermarchés et les épiceries, les prix sont très nettement inférieurs à ceux pratiqués en France, bien plus encore qu’en Espagne. Étant donné que le modèle du supermarché est moins répandu qu’en France, notamment dans les campagnes, et que le choix est également moins vaste, il est préférable de ne pas chercher à conserver le même régime alimentaire que celui dont on a l’habitude chez soi. Cependant, cela ne peut être que bénéfique puisqu’on est ainsi amené à découvrir cette culture gastronomique, et à se rapprocher du mode de vie portugais. Je ne peux que vous inviter à pousser la porte des boulangeries regorgeant de pâtisseries traditionnelles, des petites churrasqueiras (restaurants de grillades) que l’on trouve partout sur le chemin, pour déguster un délicieux cochon de lait, ou à goûter les vins portugais qui sont parmi les meilleurs d’Europe, sans oublier la multitude de plats à la morue. Les Portugais aiment manger et ils le font bien, donc pas d’inquiétude on trouve toujours au cours d’une journée de marche au moins un endroit où manger et se ravitailler, il n’y a donc nul besoin de transporter plusieurs jours d’autonomie. Néanmoins si la volonté est absolument aux économies tout en souhaitant conserver des repas équilibrés, il peut être judicieux pour les campeurs de prévoir un peu d’autonomie en nourriture et d’utiliser un réchaud, étant donné que les supermarchés peuvent manquer sur le Caminho Português. Pour ma part, sans jamais cuisiner et sans transporter plus de deux repas, j’ai réussi à respecter un budget moyen d’environ 10 euros par jour pour la nourriture.

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L’architecture traditionnelle, qu’il s’agisse de manoirs ou de simples maisons, possède un charme indéniable

Que mettre dans son sac ?

Se reporter à la section du même nom dans l’article consacré à La Voie de Tours, et à l’article Débuter le Thru-Hiking – Marcher léger.

De manière générale, un sac de plus de 10 kilos est inadapté étant donné que cette marche ne nécessite aucun équipement particulier, qu’il n’y a nul besoin de prévoir une autonomie en nourriture, et que le camping est optionnel.

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Dans le Nord du Portugal l’itinéraire se heurte à du dénivelé, et se transforme parfois en sentier de montagne

Comment se repérer ?

  • Si l’on se dirige vers Santiago, le balisage est suffisant pour que l’on puisse se repérer principalement grâce aux indications. Dans le sens inverse cela s’avère plus compliqué, car bien qu’un balisage soit présent pour servir au pèlerinage de Fátima, il n’apparaît véritablement qu’à partir de la frontière portugaise, disparaît logiquement après Fátima, et est de manière général trop pauvre pour que l’on puisse se baser dessus.
  • L’utilisation de cartes me paraît inadaptée à de la marche de longue distance, en particulier des cartes classiques de randonnée au 1:25000, qui s’avèrent particulièrement encombrantes. Si vous souhaitez privilégier des cartes papier, il peut être judicieux d’imprimer l’itinéraire de chaque étape en format A4/A5.
  • En revanche je recommande fortement l’utilisation d’un GPS ou d’une application GPS pour téléphone, notamment si l’on se dirige vers le Sud. Légère et pratique, cette solution permet par ailleurs de prendre facilement des libertés avec l’itinéraire officiel.
  • Il existe de nombreux guides, dont le plus connu le guide Lepère, que je déconseille du fait des cartes imprécises et des conseils pratiques (adresses des refuges, numéros, etc.) qui ne sont plus à jour. Un guide GR ou Michelin par exemple constitue un meilleur choix.
  • Il peut être également utile d’avoir accès à une documentation annexe via un téléphone ou une tablette, comme celle fournie par l’ACIR, et de se procurer un guide numérique en format PDF ou en numérisant soi-même un guide papier. Le très bon site Gronze répertorie tous les chemins de St Jacques de Compostelle et permet d’organiser facilement ses étapes.
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Le balisage multi-directionnel : Santiago vers le Nord et Fátima vers le Sud

Les chiens

Ce paragraphe peut sembler surprenant, mais il se trouve malheureusement justifié par la présence sur le Caminho Português de chiens qui se révèlent potentiellement dangereux pour les randonneurs. J’avais précisé dans l’article concernant le Camino Francés en Espagne que je n’avais expérimenté presque aucune mauvaise rencontre, contrairement à la Voie de Tours en France. Cependant, dès la sortie de Santiago je me suis immédiatement retrouvé à nouveau confronté à des chiens dangereux. J’en ai tiré la conclusion que le Camino Francés fait figure d’exception, car du fait de son énorme fréquentation les propriétaires des chiens se voient obligé.e.s de porter plus d’attention à ce problème, afin d’éviter les accidents.

Je vous invite donc à vous reporter au paragraphe du même titre dans l’article concernant la Voie de Tours, ICI, où vous pourrez trouver des conseils pratiques.

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En descendant vers Lisbonne l’itinéraire longe le Tage à travers des étendues de champs

La météo

Bien qu’il n’y ait pas d’environnement difficile tels que des montagnes ou des déserts sur le Caminho Português, la météo peut se révéler très rude. En effet en été le Portugal connaît des températures très élevées, dépassant parfois les 40° C, et de longues sécheresses. Pour ces raisons, il est d’ailleurs extrêmement dangereux d’allumer un feu en pleine nature à cette saison, alors que les immenses forêts de pins peuvent s’embraser en un instant. En hiver au contraire, bien que les températures ne soient jamais très basses, la météo peut s’avérer très difficile du fait d’un climat océanique très marqué que l’on ne soupçonne pas forcément dans ce pays. De fortes et longues tempêtes, telles celles que l’on connaît par exemple en Bretagne, peuvent s’avérer très pénibles, en particulier lorsque l’on fait le choix de dormir en tente.

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Aux abords de Fátima l’itinéraire gagne en altitude et les nuits peuvent s’avérer très froides en hiver

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