En revenant de Nouvelle-Zélande dont j’avais passé 6 mois à explorer les environnements sauvages à pied, je me suis rendu compte que je connaissais désormais bien mieux ce pays à l’autre bout du monde que les régions où je vivais. C’est là la vertu de la marche de longue distance, plus que tout autre moyen de locomotion : faire la connaissance d’un pays et des gens qui y habitent de la manière la plus approfondie et la plus authentique possible. Pour apprendre à connaître mon propre voisinage, j’ai donc entrepris de traverser une petite partie de l’Europe sur les chemins de St Jacques de Compostelle, qui du statut de pèlerinage est devenu aujourd’hui un immense réseau de randonnée, dont les itinéraires s’étendent aux quatre coins de l’Europe. Mon point de départ : chez moi, à Orléans. Ma destination : Lisbonne. Distance : 2 200 kilomètres, une banalité sur les sentiers bien entretenus du Camino de Santiago, du moins c’est ce que je me disais après en avoir effectué 3 000 à travers la Nouvelle-Zélande. Mais à défaut de difficultés, cette première étape de 800 km sur la Voie de Tours fut pleine de surprises et de découvertes. Ayant grandi entre campagne et ville, je souhaitais aussi redécouvrir la France de manière différente, en particulier en revenant aux valeurs simples de la France paysanne, et en mettant en valeur ces régions éloignées des circuits touristiques. C’est également en tant que catholique que je suis parti, accomplissant ainsi à mes yeux un acte avant tout logique… Un pèlerinage n’est-il pas originellement un chemin vers Dieu ? Voici donc un compte-rendu de cette fameuse Voie de Tours, ou comment voyager en toute simplicité à travers les paysages de nos campagnes.

I. Des lieux
Les campagnes de France
Si l’on considère la Voie de Tours comme un trail classique, comparable à ceux que l’on peut trouver aux États-Unis ou dans d’autres parties du monde, la première impression ne peut être que négative. En effet, il s’agit presqu’intégralement d’une traversée des immenses zones rurales que l’on connaît en France, sur un terrain désespérément plat. Cela signifie avant tout de longues heures de marche à travers champs, sur des chemins plutôt agréables bien que très classiques, ou bien sur routes, ce qui s’avère parfois dangereux. Le chemin s’étire ainsi dans les campagnes de la Touraine, du Poitou et de la Charente, où s’étendent des cultures de blé et de maïs, ou bien encore dans les vignobles réputés de la Gironde. Quelques passages minoritaires viennent rompre l’ennui, par exemple dans les quelques forêts aux abords de Tours, ou dans la forêt des Landes, la plus grande de France, dont la traversée par d’immenses routes s’étendant en ligne droite sur des kilomètres peut néanmoins paraître très ingrate. Certains sentiers le long de la Loire offrent également de belles perspectives, ayant même fait s’exclamer un randonneur québécois « La partie entre Orléans et Meung-sur-Loire est la plus belle randonnée que j’aie jamais marchée ! ». Néanmoins il faut attendre le Pays basque, qui préfigure ce que l’on trouve en Espagne, pour véritablement retrouver les plaisirs simples de la randonnée en nature, et la toute fin de la Voie de Tours pour affronter le seul véritable dénivelé lors de la traversée des Pyrénées. Ruralité signifie aussi chasse, et il m’est arrivé plus d’une fois d’en faire les frais au petit matin en traversant à mes dépens le terrain de jeu des chasseur.se.s, à tel point que je me suis même retrouvé par hasard au milieu d’une zone de battue au gros gibier… Malgré la cordialité inépuisable des dit.e.s chasseur.se.s, je dois bien avouer qu’il existe sensation plus agréable. Et bien sûr, ruralité signifie enfin produits du terroir, que les gourmets ne pourront se lasser de déguster tout au long du chemin, des vins de Gironde au Cognac, en passant par les cannelés et le fromage de chèvre Sainte-Maure-de-Touraine.

L’héritage du pèlerinage
Puisque l’intérêt de la Voie de Tours ne se trouve pas dans ses paysages naturels, il faut aller le chercher ailleurs, à l’origine même de ce « trail » particulier, qui ne l’oublions pas est un pèlerinage historique, l’un des plus importants depuis le Moyen-Âge avec le pèlerinage de Rome et celui de Jérusalem. Logiquement, l’Histoire tient donc une place primordiale lors de cette traversée de la France, et plus particulièrement l’histoire médiévale. On trouve sur le chemin de nombreux sites historiques, parfois classés au patrimoine mondial de l’Unesco, avec de vieilles églises romanes et gothiques, des abbayes, des châteaux de toutes époques, et même un ancien hôpital des pèlerins dans la ville médiévale de Pons. Dans ces monuments et sur ces chemins qui ont vu passer au fil des âges tellement de marcheur.se.s avant nous, on ne peut que s’émerveiller devant l’importance et la richesse d’un tel héritage. Autant dans les villes qui regorgent souvent de trésors architecturaux, que dans les campagnes reculées où se cache parfois dans une vieille église un joyau de l’art roman, la Voie de Tours nous invite à toujours pousser de nouvelles portes et à toujours faire preuve de curiosité. Les traditions locales se ressentent ainsi fortement dans cet héritage architectural, mais bien plus que de simples monuments, c’est à travers le partage d’une culture et d’une mémoire collective que l’on apprend à connaître ces régions de France, que l’on imagine bien trop hâtivement uniformément semblables. Les origines, les récits et les personnages ne sont pas les mêmes partout, n’en déplaise à ceux qui voudraient nous faire croire que Vercingétorix et Jeanne d’Arc sont nos ancêtres communs, et c’est véritablement en prenant le temps d’aller à la rencontre de cette France aux multiples facettes, que l’on est à même de le réaliser pleinement. Néanmoins, si l’on trouve bien un fil conducteur au cours de ce pèlerinage dans l’espace et dans le temps, c’est celui de la religion chrétienne, qui nous invite par bien des aspects à nous pencher sur notre spiritualité, en tant que chrétien ou non.

II. Des rencontres
Des pèlerin.e.s qui se mettent en marche
Il n’est pas forcément évident pour tout le monde que le pèlerinage vers Compostelle, qui avait à l’origine pour but de mener le pèlerin à la rédemption, est désormais un simple chemin de randonnée. En effet, l’énorme majorité des marcheur.se.s, qu’ils ou elles se réclament d’une quelconque confession religieuse ou non, ne sont pas motivé.e.s par des raisons religieuses, et encore moins chrétiennes. Que cela rassure donc ceux et celles qui auraient peur de s’y retrouver plonger dans un univers d’intégrisme chrétien, dans lequel des pèlerin.e.s en manteau et en sandales se flagelleraient à la nuit tombée pour expier leurs péchés. Cependant, on ressent véritablement une certaine forme de spiritualité chez ces marcheur.se.s qui se lancent sur les routes en n’ayant la plupart du temps jamais connu une telle aventure. Il en faut du courage pour quitter travail et enfants, et pour se retrouver face à soi-même dans le but de marcher de telles distances pendant des jours et des jours. C’est un sentiment que l’on retrouve sur tous les trails de longue distance, celui d’une détermination et d’une raison d’être plus fortes que ne peut le connaître le commun des mortel.le.s, mais cette spiritualité se trouve ici exacerbée par le lieu, par l’histoire, et par les témoignages qui nous invitent toujours plus à faire face aux véritables questions, qui hantent au plus profond de soi chaque être humain. Ces questions auxquelles on ne peut ou on ne veut pas penser, par manque de temps et de courage. Les marcheur.se.s de Compostelle sont justement en route pour faire face à leurs interrogations les plus profondes, afin de mieux affronter leurs préoccupations quotidiennes. Il.elle.s ne sont pas plein.e.s de certitudes, mais plein.e.s de doute et d’espoir. C’est au nom de cet espoir qu’il.elle.s se mettent en marche vers l’inconnu, et qu’il.elle.s décident de partager cette expérience intime aux côtés d’autres maurcheur.se.s. La marche est un acte de solitude, qui permet l’introspection, mais non un acte de repliement sur soi. Au contraire, c’est en apprenant à se connaître que ces marcheur.se.s, ces hommes et ces femmes, trouvent le courage de se tourner vers les autres et d’affronter l’adversité du monde qui nous entoure. J’avoue avoir été quelque peu déçu en tant que chrétien de ne rencontrer personne qui partage ma foi, mais cette spiritualité universelle qui se partage sur ce chemin comme se respire l’air qui nous entoure, est porteuse d’une telle force et de valeurs d’une telle vérité, que chacun.e ne peut que se sentir poussé.e sur son propre chemin intérieur, quel qu’il soit.

Et des habitant.e.s qui accompagnent
On rencontre également sur le chemin de nombreux.ses habitant.e.s qui nous accueillent dans leur région, dans leur ville, ou leur village. Souvent pour établir avec nous un rapport commercial bien sûr, mais parfois simplement pour parler un peu dans la rue, ou échanger un sourire. Grâce à la solidarité générale que manifestent les populations locales envers les marcheur.se.s, ces rencontres se déroulent de façon si simple qu’il en est presque surprenant de se retrouver pris.e dans une conversation animée, avec un inconnu que l’on vient de rencontrer dans la rue. Ce sont de tels moments, si rares dans notre société, que le pèlerinage permet en dénouant comme par enchantement les préjugés et les peurs qui nous retiennent d’aller vers l’autre. L’énorme majorité des rencontres que l’on fait est positive, nous enrichit d’une nouveauté, et nous apprend à devenir meilleur.e. Sur le plan matériel également, il arrive qu’on reçoive beaucoup de la part de gens que l’on ne reverra sûrement plus jamais. Si on prend le temps de faire connaissance avec la personne que l’on a en face de soi, peut-être nous réservera-t-elle une surprise : quelques pommes ou tomates, un pot de confiture, un repas, un lit chaud… Néanmoins, c’est en écoutant ce que les gens ont à dire que l’on trouve le plus de richesses, que ce soient dans leurs petits soucis du quotidien, dans la façon dont ils cultivent la terre ou chassent le gibier, et puis parfois dans les souvenirs d’histoires fabuleuses remontant à des temps immémoriaux. Lorsqu’on est un.e pèlerin.e il faut toujours accepter ce qui nous est offert, qu’il s’agisse d’un don matériel, d’un savoir particulier, ou d’un simple geste de partage. Cela nous fait grandir et nous permet de donner plus encore à notre tour, sans rien attendre en retour, afin de faire vivre quotidiennement des valeurs humaines qui trop souvent s’oublient dans le cœur des gens et dans les rues des villes. Le pèlerinage sur la Voie de Tours permet ainsi de redécouvrir autrement des personnes que l’on pourrait croiser tous les jours sans même regarder, et certains diraient de « reprendre confiance dans les Français », qu’une simple coquille accrochée à un sac permet de voir sous un jour nouveau.

III. Conseils pratiques
Où dormir ?
Il existe une multitude de manières de marcher sur la Voie de Tours, et en général sur les chemins de Compostelle… Autant qu’il existe de marcheur.se.s dit-on parfois. Voici néanmoins quelques traits communs que l’on peut aisément ranger en catégories :
- La plupart des marcheur.se.s logent en gîte ou chez l’habitant, profitant ainsi d’un réseau qui bien que peu développé par rapport à ce que l’on peut trouver en Espagne, est suffisant pour répondre aux besoins du peu de pèlerin.e.s qui parcourent la Voie de Tours. Il est très facile de se procurer des carnets d’adresse auprès des offices de tourisme. Cette manière de marcher permet de voyager léger, sans s’encombrer d’une tente, et assure un certain confort notamment par mauvais temps. Néanmoins elle nécessite une bonne organisation et condamne complètement la liberté des étapes. Par ailleurs elle nécessite un budget important, pour payer soit le donativo (don libre) de quelques euros lorsqu’on loge chez l’habitant.e, soit le prix d’une dizaine d’euros pour la nuit dans un refuge pour pèlerins géré par une association locale. Attention, de nombreux gîtes ruraux se font souvent passer pour un accueil chez l’habitant dans les pages des guides de Compostelle, alors qu’il s’agit ni plus ni moins que d’un business comme un autre où vous paierez le prix fort.
- L’autre manière la plus répandue, bien que très minoritaire, consiste à dormir en tente. Cela nécessite une certaine expérience et un certain sacrifice du confort, mais permet de gérer complètement ses étapes, leur longueur et le lieu où l’on dort. Le « camping sauvage » ne pose aucun problème en France tant que l’on est respectueux.se de l’environnement, de la propriété privée et du voisinage. Il s’agit du meilleur choix si l’on recherche une plongée dans la nature, bien que la Voie de Tours ne propose pas véritablement de milieu sauvage, et surtout si l’on ne part pas avec un gros budget. Il s’agit de la manière de voyager que j’ai personnellement choisie pour effectuer la Voie de Tours en octobre, et j’en ai été très satisfait. Par ailleurs pendant la saison estivale, jusque fin septembre, il est également judicieux d’utiliser le très bon réseau de campings communaux qui permettent de planter la tente sur un terrain confortable et de prendre une douche chaude pour un prix dérisoire (entre 2 et 4 euros dans la plupart des cas).
- D’autres possibilités existent, comme de voyager très léger et de profiter des services d’hôtels etc, ou bien de se faire suivre sur les étapes par des proches en voiture (notamment pour les marcheur.se.s les plus faibles qui auraient besoin d’un soutien), ou encore de profiter des services d’une entreprise privée pour le transport du sac. On rencontre également sur le chemin des sdf, des itinérant.e.s, des coureur.se.s… bref, les possibilités sont infinies. À titre d’exemple j’ai rencontré un jeune Belge qui voyageait avec un sac minuscule ne contenant que des vêtements et quelques livres, et qui trouvait tous les soirs à se loger et à manger en demandant auprès des habitants ou auprès des mairies, qui ont souvent la capacité de mettre à disposition une salle pour les pèlerin.e.s.

Comment manger ?
La Voie de Tours traverse tant de villes et de villages possédant presque toujours des commerces et des services, qu’il est absolument inutile de prévoir plus d’un jour d’autonomie, y compris si l’on choisit l’option de camper. Dans ce cas en particulier il faut faire attention à ne pas prendre trop de choses comme lors d’une excursion en nature. C’est pourquoi cuisiner ses repas au réchaud est à mon avis une mauvaise idée, étant donné que cela alourdit en soi le sac, encourage à prendre avec soi beaucoup de nourriture, et est surtout inutile. En effet il est tout à fait possible d’acheter un repas froid en grande surface pour presque rien. A titre d’exemple j’avais pour habitude de manger le matin du muesli, le midi dans une brasserie, restaurant, kebab, fast-food, etc. pour 10 euros ou moins, et le soir au bivouac une boite de taboulé et un sandwich achetés en grande surface pour 2 euros. L’argent économisé chaque jour me permettait de dormir de temps en temps dans des gîtes, tout en respectant un budget de 15 euros par jour que l’on peut énormément réduire si l’on achète tous ses repas en grande surface / épiceries, sachant que l’on en rencontre tout au long du chemin au moins une par jour.

Que mettre dans son sac ?
Les chemins de Compostelle ne nécessitent aucun équipement de randonnée particulier, puisqu’il s’agit généralement d’un niveau très facile. Pour cette raison, et celles que j’ai précisées ci-dessus dans les rubriques Où dormir ? et Comment manger ?, le poids du sac ne devrait pas dépasser 10 kilos (et je suis gentil). Pour ceux et celles qui ne réussiraient absolument pas à alléger leur sac, je ne peux que vous inviter à vous référer à l’article Débuter le Thru-hiking : Marcher léger, dans lequel vous trouverez de nombreux conseils portant sur le sujet. Voici donc à titre d’exemple le contenu de mon sac avec lequel j’ai marché 3 000 km d’Orléans à Grenade, de septembre à décembre, pesant 6 kilos sans eau et sans nourriture :
- 1 sac de 40 L
- 1 toile de tente sans paroi intérieure (1 kg)
- 1 sac de couchage (1 kg) et son sac étanche
- 1 kit de réparation/électrique
- 1 kit hygiène/trousse de secours
- 1 tablette Asus et sa pochette étanche
- 1 GPS
- 1 balise de détresse
- 1 paire de lunettes de soleil
- 1 lampe frontale
- 1 couteau multifonctions
- 1 porte-monnaie / porte-feuille (poche zippée)
- Vêtements : 1 short, 1 legging de course, 1 T-shirt, 1 polaire légère, 1 veste, 1 casquette, 1 paire de gants, 1 paire de chaussettes, 1 paire de chaussures de trail-running

Comment se repérer ?
- Même sans GPS et sans carte, le balisage est suffisamment bon pour parcourir la Voie de Tours sans encombres. Seule est à déplorer la multitude de balises de formes différentes, et également plus ou moins précises et plus ou moins fréquentes, en fonction des départements. La balise classique de type GR, ou la variante bleue et jaune propre au pèlerinage de Compostelle, est cependant majoritaire.
- L’utilisation de cartes me paraît inadaptée à de la marche de longue distance, en particulier des cartes classiques de randonnée au 1:25000, qui s’avèrent particulièrement encombrantes. Si vous souhaitez privilégier des cartes papier, il peut être judicieux d’imprimer l’itinéraire de chaque étape en format A4/A5.
- En revanche je recommande fortement l’utilisation d’un GPS ou d’une application GPS pour téléphone. Légère et pratique, cette solution permet par ailleurs de prendre facilement des libertés avec l’itinéraire officiel.
- Il existe de nombreux guides, dont le plus connu est le guide Lepère, que je déconseille du fait des cartes imprécises et des conseils pratiques (adresses des refuges, numéros, etc.) qui ne sont plus à jour. Un guide GR ou Michelin par exemple constitue un meilleur choix. Cependant, étant donné que les cartes ne sont pas nécessaires pour la navigation, l’intérêt d’un guide se trouve plus dans les informations culturelles et historiques.
- Il peut être également utile d’avoir accès à une documentation annexe via un téléphone ou une tablette, comme celle fournie par l’ACIR, et de se procurer un guide numérique en format PDF ou en numérisant soi-même un guide papier. Le très bon site Gronze répertorie tous les chemins de St Jacques de Compostelle et permet d’organiser facilement ses étapes.

Les chiens
Les chiens sont rois en France, et c’est en la traversant à pied sur la Voie de Tours, que je l’ai appris à mes dépens. Il existe toutes sortes de chiens, et toutes sortes de situations où les croiser. Certains sont adorables, certains aboient, d’autres grognent, et d’autres encore attaquent pour mordre. Surtout, il est impossible de prévoir la réaction d’un chien, c’est pourquoi la méfiance doit être votre premier réflexe, et cela même si le.a maître.sse est présent.e. En effet, vous ne pouvez pas non plus compter sur les maître.sse.s en question, qui dans la majorité des cas sont incapables de contrôler leur chien, et qui cherchent en priorité à protéger leur animal de compagnie plutôt que la personne qu’il agresse. Par ailleurs, il est fréquent à la campagne de rencontrer des chiens en liberté, qui parfois attaquent. Vous ne pouvez donc compter que sur vous-même, et même si c’est véritablement de votre propre expérience, au fil des rencontres, que vous apprendrez à réagir correctement, voici quelques conseils pour vous aider à faire face à ce problème peut-être insoupçonné, mais bien réel :
- Ne pas tourner le dos
- Ne pas s’enfuir
- Faire face et continuer doucement mais fermement son chemin en contournant le chien le plus possible, puis s’éloigner doucement en continuant à lui faire face.
- Éventuellement l’effrayer en criant, levant les bras, tapant du pied, utilisant des bâtons.
- En dernier recours se baisser pour faire mine de ramasser une pierre, ou même en ramasser réellement une et la jeter en direction du chien, mais sans le toucher bien sûr.
Les chiens sont un tel problème que j’ai rencontré un marcheur espagnol qui s’était muni d’un bâton de marche, un seul, pour se défendre en cas de besoin. Un autre randonneur m’a avoué s’en être déjà servi pour frapper un chien qui attaquait. Il s’est depuis lors équipé d’une bombe lacrymogène contre les chiens, légère et efficace, adaptée du modèle qu’on utilise couramment outre-Atlantique pour se défendre contre les ours… Révélateur, bien qu’à mon avis quelque peu disproportionné. Sans même en arriver à de telles extrémités et à parler d’attaques, quoi de plus désagréable que de traverser un village et de l’entendre soudain résonner d’aboiements hargneux ! Désagréable d’un point de vue sonore bien sûr, mais surtout parce que c’est dans de tels moments que l’on se sent plus que jamais rejeté.e, les habitant.e.s sortant sur le pas de leur porte pour jeter sur vous un regard méfiant, les chiens hurlant à la mort de toute part, et toute la rue revenant finalement au calme lorsque vous voilà passé.e. J’aimerais tout de même préciser, pour finir cette rubrique pour le moins originale, que je ne suis pas rempli d’une haine irrationnelle contre les chiens… Que l’on soit bien d’accord : ce sont des animaux formidables. Pour autant, je mets en garde contre « l’utilisation » courante qu’il en est faite en tant qu’animaux domestiques, et bien trop souvent par des gens irresponsables.

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